14 sept. 2016

Congo-Brazzaville: regain de tension dans la région du Pool.

Le pasteur Frédéric Bintsamou, dit «Ntumi», en 2007 à Kinkala dans le sud du Congo.
L'opposition évoque un déploiement des forces de sécurité dans la région du Pool au Congo-Brazzaville depuis le week-end dernier. La présence de militaires et de policiers dans les environs de Mayama, fief du Pasteur Ntumi, un des chefs de file de l’opposition auraient incité les civils à fuir en forêt. A Brazzaville, une source gouvernementale dément toute opération des forces de sécurité. Au même moment, les négociations entre les autorités et les forces du Pasteur Ntumi sont au point mort. C’est du moins la teneur d'une déclaration que les négociateurs de l’opposant viennent de publier.
Les pourparlers entre le gouvernement congolais et les ex-ninjas sont-ils voués à l’échec ? Les deux parties n’ont guère fait de progrès depuis quatre mois. La délégation représentant Frédéric Bintsamou, mieux connu sous le nom de pasteur Ntumi , voulait parler politique. Mais les négociateurs du gouvernement, des responsables du ministère de l’Intérieur, ne l’entendaient pas de la même oreille. Philippe Ané Bibi, un des émissaires du Pasteur Ntumi, le regrette : « Les personnes qui étaient en face de nous n’avaient pas reçu de mandat pour discuter de questions politiques. Ils avaient plutôt reçu un mandat simplement pour discuter de questions relatives à la sécurité, et surtout celle liée à la journée du 4 avril 2016 ».
Le 4 avril, c’est là où le bât blesse. Les forces de sécurité affrontent alors des hommes armés dans le sud de Brazzaville. Ces combattants, affirme le gouvernement, sont d'anciens rebelles ninjas, des hommes du pasteur Ntumi, qui a soutenu, le mois précédent, en mars, Guy-Brice Parfait Kolelas à l’élection présidentielle. C’est avec eux que le gouvernement souhaite négocier, selon le facilitateur des négociations, Paul-Marie Mpouelé : « La partie gouvernementale insiste pour qu’en face d’elle, il y ait les assaillants du 4 avril. S’il y a ceux qui reconnaissent que ce sont eux qui avaient agressé le quartier sud de Brazzaville, le gouvernement se disait disposé à discuter » .
Mais discuter de quoi au juste ? Les hommes du pasteur Ntumi reprochent au gouvernement de trop insister sur le « processus judiciaire ». Les violences du 4 avril, affirment-ils dans une récente déclaration, est, au premier chef, la conséquence de l’échec de la réinsertion des ex-combattants . Les négociations avec le gouvernement sont suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Source:RFI

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