5 oct. 2016

BOUM MASSÉNIA CAPITALE DE L'ANCIEN ROYAUME DU BAGUIRMI

BOUM MASSÉNIA, CAPITALE DE L'ANCIEN ROYAUME DU BAGUIRMI
Les ruines de l'ancienne capitale du royaume barma, Boum Massénia, sont situées au Sud de la plaine tchadienne, en un lieu particulièrement isolé, à 75 km à l'Est du Chari et 20 km au nord-nord-Ouest de son affluent oriental le Bahr Erguig, latitude: 11° 33, longitude: 160 40, sur la rive septentrionale duquel s'élève le nouveau Massénia, préfecture du Chari-Baguirmi et résidence actuelle de la famille royale. La route qui relie cette dernière ville à Fort-Lamy franchit au kilomètre 23 l'enceinte de terre de l'ancienne cité ; usée par le temps, ce n'est plus qu'une longue ondulation sinueuse que l'observateur averti distingue avec peine tant le site est boisé. Aucun autre vestige n'est visible de la route, cependant quelques kilomètres, prend la coloration rose des briques provenant des anciennes constructions et ayant servi à son remblayage. Un étroit sentier conduit à un vaste ensemble de ruines, pans de murs et éboulis de briques cuites, correspondant au palais royal, à la mosquée et à plusieurs habitations de notables. Elles émergent d'une dense végétation de mimosées et de graminées qui recouvrent la totalité de l'ancien espace urbain.  Mas na tire son nom du mot mas  tamarinier en barma, et na, prénom de la femme peule que la tradition situe à l'origine de la ville; certains informateurs disent également que na est un démonstratif, mas na signifiant ce tamarinier-là ; bum désigne localement l'enceinte de terre crue qui enserre certaines villes et par extension là ville fortifiée elle-même.
L'ancienne capitale barma ne fut jamais une place commerciale importante, mais la résidence des Mbang, de leur cour et de leur gouvernement depuis une époque mal située correspondant à la fondation du royaume, au XVe ou XVIe siècle. Jusqu'en 1898, date à laquelle sur ordre du Mbang Gaourang, elle fut définitivement abandonnée. Celui-ci ne pouvant soutenir le siège que préparait Rabah fit incendier sa propre ville. Détruite de fond en comble, ses habitants dispersés, elle est depuis lors une ville morte. Quelques bergers peuls ou arabes, derrière leurs troupeaux.

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